L’eau qui circule dans une installation de chauffage joue un rôle essentiel dans la performance et la durabilité de la pompe à chaleur, de la chaudière ou du réseau de chauffage. Une eau inadaptée peut entraîner de la corrosion, des dépôts de tartre ou de boues, et réduire considérablement le rendement de l’installation.

 

Paramètres principaux d’une bonne qualité d’eau :

pH : idéalement compris entre 8 et 10.
→ Un pH trop bas favorise la corrosion, tandis qu’un pH trop élevé peut endommager certains composants (joints, métaux légers).

Dureté (TH) : l’eau doit être adoucie ou dématérialisée selon les recommandations des fabricants.
→ Une dureté trop élevée provoque du calcaire et un encrassement des échangeurs.
→ Une eau trop agressive (complètement déminéralisée) peut, à l’inverse, attaquer les métaux.
En pratique, on vise une dureté < 8 °fH (soit env. 4,5 °dH).

Conductivité : doit rester inférieure à 100 µS/cm (selon la norme SICC BT 102-01 en Suisse et les directives VDI 2035).
→ Une conductivité trop élevée augmente le risque de corrosion électrochimique.

 

Quand recommander un nettoyage du circuit de chauffage ?

Un nettoyage et un traitement de l’eau sont nécessaires dans plusieurs cas :

Lors d’une mise en service d’une installation neuve (élimination des résidus de soudure, de flux, de graisse, etc.).

En cas de bruits anormaux dans les radiateurs ou le plancher chauffant (présence de boues ou d’air).

Lorsqu’on constate des pertes de rendement ou des températures de retour anormalement élevées.

Si l’eau est colorée (rougeâtre → corrosion, noire → boues, verte → cuivre).

Après un remplacement de pompe à chaleur ou de chaudière, pour protéger l’appareil neuf.

 

Autres éléments importants sur la qualité d’eau en chauffage

Oxygène dissous: 

L’oxygène est l’un des plus grands ennemis dans un circuit de chauffage fermé.

Il provoque la corrosion des pièces métalliques et génère des boues (magnétite).

La présence d’oxygène vient souvent de micro-fuites, de purges répétées ou d’un vase d’expansion défectueux.

 

Les boues:

Les boues sont principalement composées d’oxyde de fer (magnétite).

Elles colmatent les circulateurs, réduisent l’échange thermique et peuvent bloquer certains planchers chauffants.

Un désembouage mécanique ou chimique suivi d’un traitement de l’eau est alors indispensable.

 

Additifs et inhibiteurs:

Dans certaines installations, il est recommandé d’ajouter un produit inhibiteur de corrosion ou un produit stabilisant le pH.

Ces additifs doivent toujours être compatibles avec le fabricant de la PAC ou de la chaudière.

Ils ne remplacent pas une bonne préparation de l’eau mais viennent en protection supplémentaire.

Normes et directives:

En Suisse, on se réfère principalement à la directive VDI 2035 et à la fiche technique SICC BT 102-01.

Ces documents définissent les valeurs de pH, dureté et conductivité à respecter selon le type de générateur de chaleur.

Quand faire un contrôle rapide ? :

Vérifier la pression du circuit : une baisse régulière peut indiquer des micro-fuites ou des purges répétées (donc un apport d’oxygène).

Contrôler la température départ/retour : un delta trop élevé peut signaler un encrassement.

Regarder la couleur de l’eau lors d’une purge : claire = correcte, colorée/noire = besoin d’intervention.